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Interview - Monsieur Nassim Sebaibi

« Nous mettons à disposition des entreprises nos compétences scientifiques et notre expertise pour développer des matériaux alternatifs à partir de ressources issues du recyclage » 

Nassim Sebaibi, Responsable de l’Unité de Recherche de BUILDERS Ecole d’ingénieurs et HDR (Habilitation à Diriger des Recherche) en Génie Civil, Docteur et Ingénieur en Génie Civil

 

Quelles sont les missions/actions menées par BUILDERS Ecole d’ingénieur et son laboratoire de recherche et quels sont les objectifs ? 
BUILDERS Ecole d’ingénieurs est un Etablissement d’Enseignement Supérieur Privé d’Intérêt Général (EESPIG) créé en 1993 et reconnue par l’Etat. L’école contractualise régulièrement dans le cadre d’un contrat pluriannuel avec l’Etat et le ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’innovation (MESRI). Ses diplômes d’ingénieurs et Bachelors sont habilités par la commission de titre Ingénieurs CTI. L’activité de recherche de BUILDERS Lab est centrée sur les matériaux de la construction et a pour objectifs : la formation par la recherche, la production de connaissances à destination des entreprises, des institutions partenaires, des élèves (du bac+3 au doctorat) et de la communauté scientifique. Son activité est centrée sur deux principaux thèmes : Matériaux à faible impact environnemental dans leur environnement d’exposition et Thermiques et énergétiques du bâtiment et des systèmes. L’unité de recherche mène un travail d’anticipation de l’évolution des normes et des réglementations normatives des travaux de la construction, les matériaux utilisés, les performances attendues, etc. L’équipe de recherche fait partie des groupes de travail à l’échelle nationale et internationale, et œuvrent sur les grandes orientations des techniques de construction, des matériaux utilisés, des gisements etc.

Auriez-vous des exemples concrets de nouveaux matériaux qui ont été mis au point pour différentes filières industrielles ?
Le projet FRESH-ECOPAVERS est un pavé breveté par notre école qui a aujourd’hui abouti à une licence industrielle pour sa commercialisation. L’objectif était de réaliser des opérations pilotes en Normandie sur des pavés à base de coproduits coquilliers dans le but de préserver les ressources naturelles non renouvelables comme les granulats naturels. Ce pavé a la propriété d’être drainant et a la capacité de restituer la fraîcheur du sol en condition de forte chaleur. Ainsi, pour des applications de parking, pistes cyclables, zones de traitements de déchets…une zone en pavés coquilliers permet de créer artificiellement des îlots de fraîcheur, si disparates à l’échelle d’une agglomération comme Paris. Il s’agit d’un projet en partenariat avec l’Agence Parisienne du Climat et cofinancé par l'ADEME, la Région Normandie et la Région île-de-France. Autre exemple : le projet VALNET porte sur le remplacement des armatures présentes dans les chappes et dalles de béton, par des filets de pêche usagés. L’idée, initiée par nos élèves ingénieurs, vise à augmenter la résistance du béton tout en valorisant des filets de pêche usagés. Ce projet est financé par l’ADEME dans le cadre du Contrat de Plan Interrégional Etat-régions (CPIER VdS), la Vallée de la Seine, les régions Normandie et Ile-de-France regroupant 4 partenaires à savoir AQUIMER, BUILDERS Ecole d’ingénieurs, Coopération Maritime, SMEL et l’EMN. Il est composé de plusieurs étapes : en laboratoire, une autre industrialisation pour le prototypage et la faisabilité industrielle. Par ailleurs, Eiffage Infrastructure participe avec nous à un projet pour l’intégration de déchets coquillers dans du béton compact, en substitution des matériaux traditionnels. Ce projet LIBAROT « LIant Bas cArbone pour l'infRastructure rOuTière » financé par l’ADEME dans le cadre du Contrat de Plan Interrégional Etat-régions (CPIER VdS), la vallée de la Seine et la région Ile-de-France a été engagé en 2023 et pour une période de deux ans. 

Quels devraient être les grands axes de recherche en lien avec les enjeux des industries traitant le vrac matériaux BTP ces prochaines années ?
L’enjeu prioritaire concerne la réduction de l’empreinte carbone de la construction. Nous travaillons sur les bétons, les ciments et les granulats pour créer des matériaux renouvelables, aussi en raison de l’affaiblissement des gisements de sables et de granulats naturels. Cependant, de façon plus globale, la solution réside aussi dans les modes constructifs, les méthodes de réalisation industrielle. Cela va de l’extraction jusqu’au produit fini et leur recyclage, c’est-à-dire toutes les étapes de vie d’un élément de construction pour réduire l’impact global. C’est un enjeu de taille pour les industriels de la construction qui sont poussés à innover, tant sur les procédés que sur les matériaux, et multiplier le recours aux énergies renouvelables, car la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) publiée en 2020 a fixé la feuille de route pour atteindre l’objectif de neutralité carbone de la France d’ici à 2050.

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